9 octobre 2012

En Terre Sainte, sur les pas du Christ

En juin 2012, la basilique de la Nativité de Bethléem, le plus ancien édifice chrétien de Terre sainte (Ve siècle) conservé a été classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. On peut s’en réjouir, d’abord parce que cette église vénérable méritait une attention spéciale, et puis parce que la Palestine, membre récent de l’UNESCO, avait besoin d’un signe concret de l’attention de tous eu égard au patrimoine dont elle est chargée. Mais au final n’est-il pas cocasse que Bethléem, lieu saint par excellence, où le Verbe de Dieu s’est manifesté pour sauver l’humanité de la perdition éternelle, fasse l’objet d’un classement humain ? À Bethléem, ne convient-il pas surtout de se rappeler que l’humanité a été classée au patrimoine éternel de la divinité ? Un tel classement, depuis vingt siècles, assure la pérennité de notre race ! L’attention d’une société de nations pacifiques vis-à-vis de Bethléem est certes chose réjouissante : mais ô combien plus encore l’amour insondable de Dieu venu sauvegarder, pour ne pas dire « sauver », ce qui était voué à l’effondrement et à la disparition !

Les lieux saints : Bethléem, Nazareth ou Jérusalem, pour ne citer que les principaux, sont des sites marqués, classés, par Dieu, pour que nous fassions mémoire de sa bienveillance « en faveur d’Abraham et de sa race à jamais » (Luc 1, 55).
 
En ces lieux, dits saints, que Dieu nous a désignés, que la tradition juive puis chrétienne a reconnus, dont le souvenir nous a été transmis, nous venons nous ressourcer, nous rappeler que Dieu s’est intéressé à nous. En ces lieux qu’il a visités, où le Ciel a touché notre monde, nous voulons venir toucher le Ciel, notre Patrie véritable.

Nous n’allons pas seulement visiter des sites ou des lieux saints : nous allons placer nos pas dans le creux des chemins où Jésus a marché. Mieux que cela : nous allons peiner, avoir faim et soif là où Dieu lui-même a peiné, a eu faim et soif, où il a cheminé avec ses disciples lents à croire à la Révélation suprême de son amour.
« Goum », comme me le rappelait un frère orientaliste, signifie le fait d’avoir levé un groupe de personne pour une mission spéciale — référence aux goumiers d’Afrique du Nord. Alors, oui, « levons-nous ! Partons d’ici ! », suivons Jésus qui nous presse d’entrer avec lui dans sa Pâque (Jean 14, 31). Partons avec lui, légers, en déposant tout soucis du monde ; faisons-lui confiance : il connaît ce monde, il nous connaît ; avec lui si nous mourrons, nous vivrons pour toujours. De façon certaine il nous a classés en son patrimoine : apprenons à vivre comme lui, avec lui, en ces lieux qu’il a visités.
Padre Nicolas-Jean, op.

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